À propos
Le vivant m’attire, j’y viens et reviens, m’en éloigne pour le regarder autrement, avec attachement. Formes rassurantes d’un univers familier, mon travail est figuratif dans la silhouette. Une fois le cadre délimité, je me détourne du motif extérieur pour me tourner vers l’impression intérieure. Habiter ce “petit monde”, le percevoir.
J’observe les formes promptes au changement, les différentes temporalités, les présences ou les absences, les langages remettant en question les jugements fondés sur l’apparence. Sans reproduire le réel, je cherche le bon angle pour l’étudier, le mettre « à plat », mettant à nu l’intérieur, sensible. Prendre conscience de la réalité de soi, de l’étrange, de l’étranger en soi et chez les autres, faire ressentir une simple sensation fugitive, légère comme un frisson.
La tôle est mon matériau de prédilection, de l’acier brut, industriel. Avec mes petites “dolies”*, fines découpes minutieuses rappelant la dentelle, tantôt absconses, tantôt amusantes, je cherche à plonger le spectateur dans un univers abstrait et onirique. Ce que nous percevons est finalement le miroir de notre monde intérieur, la vie qui nous habite, que l’on a projeté sur l’informe.
* La paréidolie est le processus survenant sous l’effet de stimuli visuels ou auditifs, portant à reconnaître une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre, etc.